(BFI) – Dans un document annexé à la loi de Finances 2021, le gouvernement camerounais révèle des statistiques sur ce qu’un rapport du Fonds monétaire international (FMI) appelait déjà « les piètres performances » des entreprises publiques. Dans ledit document, l’État du Cameroun soutient que les 44 entreprises qui constituent son portefeuille ont cumulé, sur la période 2017-2019, des pertes globales de 224 milliards de FCFA.
Au cours de la période sous-revue, 2019 apparaît comme l’année noire des entreprises publiques au Cameroun, avec une perte globale estimée à 119 milliards de FCFA. En clair, au cours de l’année 2019, les sociétés du portefeuille de l’État (hormis les établissements publics) ont doublé leurs pertes, en comparaison avec les années 2018 (-57 milliards de FCFA) et 2017 (-48 milliards de FCFA).
« Ces résultats nets négatifs impactent le budget de l’État, à travers les recapitalisations, les réhabilitations et les appuis divers », souligne le gouvernement. Pour preuve, pour la seule année 2019, l’État a décaissé 7,2 milliards de FCFA au titre de la subvention de réhabilitation des sociétés d’État, sur une provision budgétaire de 10 milliards de FCFA. Dans le même temps, apprend-on, trois entreprises (Matgénie, EDC et Cicam) ont reçu de l’État des avances en compte courant d’un montant global de 5 milliards de FCFA.
En plus de fragiliser l’équilibre budgétaire du pays, apprend-on, cette accumulation des pertes au fil des exercices budgétaires engendre une baisse des capitaux propres de ces sociétés d’État. Cette diminution des actifs a pour corollaire, confesse le gouvernement, l’accroissement du « risque de faillite des entreprises publiques ».
Au demeurant, sur ce chapelet noir des performances des entreprises publiques camerounaises, le gouvernement a tout de même pu identifier quelques perles blanches. En effet, les entreprises publiques opérant dans « trois sous-secteurs sur huit dégagent des profits en 2019. Il s’agit des sous-secteurs eau et énergie, restaurants et hôtels, ainsi que finance et assurance. Ces secteurs se distinguent par l’évolution de leur performance. Seul le secteur tertiaire affiche un résultat net globalement positif de 8,7 milliards de FCFA », renseigne le document sus-mentionné.