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“L’avenir de l’assurance passe par la banque” Estelle Tagnongoh TRAORE, Directrice Générale de Atlantique Assurance Vie

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(BFI) – Estelle Tagnongoh TRAORE est l’actuelle Directrice Générale de Atlantique Assurance Vie. Diplômée de l’Executive MBA-CHEA de l’Université Paris-Dauphine, titulaire d’un Master 2 en Audit, fiscalité et Contrôle de gestion obtenu à l’université Cheikh Anta Diop et d’un DESS en Gestion de projet, obtenu au CESAG à Dakar, elle débute sa carrière professionnelle comme assistante comptable. Elle est ensuite recrutée comme assistante financière dans un Cabinet d’ingénieurs Conseils à Bamako au Mali.
C’est en 2007 qu’elle rejoint le Groupe Atlantique et y gravit les échelons jusqu’à sa nomination comme Directrice générale adjointe du Groupement Togolais d’Assurances-Compagnie Africaine d’Assurance Vie (GTAC2A-VIE) à Lomé au Togo, avant d’être propulsée à la tête d’Atlantique Assurance Vie.

Tout d’abord, quelques mots sur Atlantique Assurance Vie ?

Filiale d’Atlantic Business International (ABI), holding subsaharienne du Groupe Banque Centrale Populaire (BCP) basée en Côte d’Ivoire, Atlantique Assurance Vie existe depuis plus de 50 ans. Aujourd’hui la compagnie fonctionne sous la forme juridique de Société Anonyme avec un capital de 3 milliards de Francs CFA. Atlantique Assurance Vie propose une gamme variée de produits de capitalisation et de prévoyance en parfaite adéquation avec les besoins des populations.

Quelle est la perception de la clientèle par rapport à cette branche d’assurance qu’est l’assurance vie donc un type d’assurance spécifique ?

L’assurance vie n’est pas encore très connue de nos populations. Le taux de pénétration de l’assurance en générale demeure très faible en Afrique. Particulièrement en Côte d’Ivoire pays dans la zone dont le secteur de l’assurance vie est plus développé, ce taux est estimé à environ 2%. Il est essentiellement porté par l’assurance décès emprunteur rendu obligatoire dans le cadre de l’octroi de prêt par un établissement de crédit. Le potentiel est donc important. Raison pour laquelle Atlantique Assurance Vie a défini et mis en œuvre une stratégie commerciale agressive, développant des produits adaptés qui ciblent une certaine catégorie de la population. Ces produits sont proposés par notre force de vente à travers le réseau propre à la compagnie et aussi via le réseau Banque Atlantique.
Ce dernier permet de toucher un public familier avec la planification financière donc plus sensible à l’interaction avec un conseiller en assurance.

Avez-vous réfléchi à des pistes de solution qui pourraient contribuer à améliorer ce taux de pénétration de l’assurance-vie, encore très bas ?

Pour notre part, outre l’amélioration du cadre juridique et règlementaire, l’un des piliers pour développer ce taux de pénétration est la proposition d’offres adaptées aux besoins des populations par l’innovation.
Nous avons lancé par exemple au cours de ces 18 derniers mois, plusieurs nouveaux produits nous conférant un avantage concurrentiel certain. Ainsi, Atlantique Assurance Vie a mis sur le marché, « Atlantique Platinium », un contrat d’assurance à capital variable qui vous garantit à la fois une épargne et un investissement en unités de compte dans un fonds Commun de Placement (FCP) et proposant un taux d’intérêt élevé. « Epargne Santé Retraite » est une autre offre d’assurance vie proposée par la compagnie. A l’issue du contrat, l’adhérent qui a constitué une épargne tout au long de sa vie professionnelle, bénéficie d’une couverture santé dès son départ à la retraite. C’est une complémentaire santé à la CMU.
En outre, vous nous donnez l’occasion d’annoncer en exclusivité à travers votre média, le lancement imminent d’une offre dénommée « Atlantique Estudis », un produit dédié exclusivement au financement des études à l’extérieur du pays. Cette offre répond au besoin de financement des études supérieures à l’étranger des enfants mais également à la problématique de prise en charge et d’assistance des étudiants à leur arrivée dans le pays concerné à travers notamment un service de conciergerie efficace.
Un autre axe de développement de l’assurance vie est la constitution d’un réseau palliatif et de proximité. Nous avons l’avantage d’appartenir à un groupe qui se projette dans une dynamique de schéma de distribution multicanal via plusieurs marques (Banque, Microfinance, Mobile Money, Transfert d’argent). Ce modèle nous ouvre des perspectives de croissance estimables.
Enfin, la digitalisation est aussi une chance que nous devons saisir car elle permettra de toucher les nouvelles générations plus connectées même si l’humain reste toujours en interface notamment pour régler les questions liées aux sinistres.

Ne pensez-vous pas que, pour augmenter le taux de pénétration de l’assurance-vie, il importe de prendre des mesures plus incitatives, sur le plan fiscal par exemple ?

Effectivement c’est une disposition qui est déjà appliquée dans certains pays. En Côte d’Ivoire, les mesures incitatives sont à l’étude et les dispositions sont en cours. L’Etat a fait un grand pas en annulant l’impôt sur les intérêts versés dans le cadre des contrats d’assurance vie. L’association des Sociétés d’Assurances de Côte d’Ivoire (ASACI) travaille sur ce sujet avec les autorités publiques en charges du secteur sur ces différentes problématiques afin d’inciter les populations à épargner davantage.

Quel est le taux de rendement de l’assurance-vie ? Est-il suffisamment incitatif ?

Le taux de rendement annuel de l’assurance-vie fixé par le Code CIMA est de 3,5%.

Pensez-vous que les dispositions du Code CIMA sont adaptées ou y a-t-il lieu d’engager quelques réformes ?

La réforme essentielle pour l’heure pouvant contribuer au développement du secteur de l’assurance est, à notre avis la réforme fiscale. Cette réforme fiscale menée par l’Etat, peut inciter les populations à épargner.
Du côté des assureurs, nous devons bien sûr, veiller à une plus grande diligence dans l’exécution des prestations.

Pour revenir à la compagnie Atlantique Assurance Vie, quelles sont vos perspectives ? Avez-vous des projets d’ouverture dans d’autres pays ?

Le statut de la succursale ayant été admis par le code CIMA, nous réfléchissons dans quelle mesure nous implanter dans les pays où le besoin existe et où le marché n’est pas complètement saturé. Nous regardons notamment les pays où Banque Atlantique, filiale bancaire du groupe existe déjà afin de mener une stratégie commune. Aujourd’hui, il faut que chaque acteur du domaine des assurances prenne conscience de l’intérêt de concilier l’assurance et la banque pour atteindre ses objectifs de croissance.
Vous remarquerez que dans les pays développés, les groupes les plus puissants sont des groupes de bancassurance. Nous nous positionnons de facto sur ces axes pour développer les synergies entre la banque et l’assurance afin d’accélérer notre développement. Aujourd’hui il faut être conscient que l’avenir de l’assurance passe par la banque.

Rédaction
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