(BFI) – Le projet de monnaie commune aux quinze pays de la Cédéao est de nouveau sur les rails après avoir été suspendu en raison de la pandémie. Lors du dernier sommet des chefs d’État de la Cédéao tenu au Ghana, le président de la commission Jean-Claude Kassi Brou a présenté une nouvelle feuille de route. L’eco sera lancé en 2027.
Les chefs d’État des quinze pays membres de la Cédéao ont adopté une feuille de route en vue du lancement d’une monnaie commune en 2027, a annoncé le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, à l’issue du dernier sommet de la Cedeao au Ghana.
Depuis 2020, le processus est à l’arrêt. En raison de la pandémie de Covid-19, les pays membres de la Cédéao avaient suspendu leur pacte de convergence monétaire. Il va reprendre dès 2022, annonce Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, et ce, jusqu’en 2027. À cette date, les économies se seront suffisamment rapprochées pour permettre l’adoption de l’eco. « En raison du choc de la pandémie (de COVID-19), les chefs d’État avaient décidé de suspendre la mise en œuvre du pacte de convergence en 2020-2021« , a rappelé Jean Claude Brou, Président de la Commission.
« Nous avons une nouvelle feuille de route et un nouveau pacte de convergence qui couvrira la période entre 2022 et 2026, et 2027 sera l’année de lancement de l’Éco« , a-t-il ajouté, en référence au nom de cette nouvelle monnaie.
Reste que ce calendrier, le quatrième déjà annoncé par la Cédéao, peut sembler très serré. Selon l’économiste sénégalais Moubarack Lô, il parait difficile de faire converger un pays comme le Nigéria et ses 10% d’inflation avec ceux de la zone UEMOA, l’union économique et monétaire ouest-africaine, l’actuelle zone franc, où l’inflation est sous la barre des 2 %.
De plus, les intérêts économiques divergents entre les pays producteurs de pétrole d’une part et d’autre part, les pays importateurs doivent être conciliés. Ce qui, là encore, peut prendre du temps. Pour Moubarack Lô, si les responsables politiques sont dans leur rôle en présentant une feuille de route, ce sera finalement l’économie réelle qui décidera de l’avenir de la monnaie commune.
André Noir