(BFI) – Au Tchad, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, le général Souleyman Abakar Adam, et le directeur général de la police nationale, Ousman Bassy Lougma, ont procédé,le 17 juin 2021, à la réouverture de la frontière Tchad-Cameroun, côté tchadien. Cette frontière avait été fermée en mars 2020, dès la confirmation des premiers cas de coronavirus au Cameroun à partir du 6 mars 2020. La mesure visait à freiner la propagation du virus sur le territoire tchadien.
Mais, apprend-on, la réouverture par la partie tchadienne de la circulation sur le pont Nguéli (photo), qui matérialise la frontière avec le Cameroun, ne permettra pas de renouer, dans l’immédiat, les échanges avec le Cameroun. Ceci dans la mesure où, apprend-on de bonnes sources, les autorités camerounaises n’ont pas été associées au processus. De ce point de vue, le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l’Immigration a d’ailleurs indiqué qu’ils se rapprocheront des autorités camerounaises, pour « les modalités pratiques » liées à cette réouverture de la frontière entre les deux pays.
La reprise des échanges entre le Cameroun et le Tchad devrait à nouveau oxygéner l’économie de la ville de Kousséri (Extrême-Nord du Cameroun), qui suffoque depuis des mois. « La fermeture de la frontière nous étouffe ici à Kousseri. Toutes nos activités sont bloquées (…) Les pertes sont vraiment énormes dans la mesure où je ne gagnais pas moins de 50 000 FCFA par jour. Subitement, tout est à l’arrêt. Maintenant, je n’ai pas de client et le bailleur réclame toujours ses 40 000 FCFA de loyer à la fin de chaque mois. Actuellement, je ne sais où donner de la tête », confiait il y a encore quelques mois Aladji Bichara, un opérateur économique de la cette ville camerounaise séparée de Ndjamena par le pont Nguéli.
Mais, au-delà de la ville de Kousséri, ce sont les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Tchad, en général, qui devront être relancés à la faveur de l’ouverture de la frontière entre les deux pays. En effet, de sources douanières, du fait de la pandémie du coronavirus, les flux commerciaux sur les corridors Douala-Ndjamena et Douala-Bangui ont chuté de 80% au cours du mois de mars 2020, par rapport à la même période en 2019. Cette chute drastique des flux est d’autant plus compréhensible que le trafic sur ces deux corridors est principalement le fait des importations tchadiennes (environ 340 milliards de FCFA chaque année) et centrafricaines (environ 55 milliards de FCFA par an), qui transitent par le port de Douala.