(BFI) – Symbole d’une relation stable, solidement enracinée et prospère, le Cameroun et la Chine ont de bonnes raisons de marquer un temps, pour saluer la richesse et la densité de leur coopération bilatérale. C’est depuis le 26 mars 1971 en effet que les deux pays entretiennent des relations diplomatiques. 50 ans plus tard, la Chine et le Cameroun disposent d’un cadre juridique constitué de plusieurs accords déjà signés. Notamment des accords de prêt, de coopération économique et technique, culturelle, de coopération médicale, commerciale, de tourisme.
Par ailleurs, on enregistre plusieurs protocoles en matière de formation dans le domaine militaire, de promotion et protection réciproque des investissements (signé depuis 1997 et ratifié par le Cameroun en 2014). Un autre protocole sur les consultations politiques entre les deux parties a été signé en juin 2000, tandis que celui sur l’exemption réciproque de l’obligation de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques ou de service a été signé le 7 juillet 2016 à Yaoundé. L’on compte également la signature le 13 janvier 2017 du protocole d’exécution de l’accord de coopération culturelle pour la période 2017-2020.
Au-delà du cadre juridique, la coopération entre le Cameroun et son partenaire chinois, c’est aussi la fréquence des visites de haut niveau. Le président de la République, Paul Biya, s’est rendu en Chine six fois. Précisément en mars 1987, octobre 1993, septembre 2003, novembre 2006, du 20 au 21 juillet 2011 et du 22 au 23 mars 2018. Au cours de ces visites officielles, plusieurs retombées ont été enregistrées. On peut citer l’accord de prêt préférentiel de 433 millions de yuans soit environ 27,6 milliards de F CFA pour le projet e-post, le don sans contrepartie de 50 millions de yuans (environ 3,1 milliards de F CFA), entre autres. Côté chinois, le président Hu Jintao a effectué une visite officielle au Cameroun du 30 janvier au 1er février 2007. Entre-temps, plusieurs émissaires du gouvernement chinois sont régulièrement reçus au Palais de l’Unité par le président Paul Biya.
Parlant des investissements, ils occupent une place majeure dans cette relation bilatérale. Depuis deux ans, la Chine construit le nouveau siège de l’Assemblée nationale du Cameroun. Un don sans contrepartie de 54,5 milliards de F, à la suite de la signature en 2016 en Chine, d’une convention de financement. La construction par la Chine du palais des Congrès de Yaoundé, inauguré en 1982, du palais polyvalent des Sports de Yaoundé (2009), du barrage hydroélectrique de Lagdo (1986), Lom-Pangar, Memve’élé et Mekin, de l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (2002), de l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala (2015), du port en eau profonde de Kribi, des autoroutes Yaoundé-Douala et Yaoundé-Nsimalen… illustre la densité des investissements de ce pays au Cameroun. D’ailleurs, notre pays est le deuxième grand bénéficiaire africain des financements chinois. La Chine étant le premier investisseur au Cameroun (1850 milliards de FCFA investis entre 2000 et 2014) et le premier partenaire commercial de notre pays. En 2015 par exemple, l’on indique que les échanges commerciaux bilatéraux avait atteint 1510 milliards de F CFA.
Bertrand Abégoumégné