(BFI) – Pour la Société des hydrocarbures du Tchad, aucune négociation n’a été engagée avec le Cameroun pour une quelconque vente d’actifs, comme le relaient depuis quelques jours certains médias.
Contrairement à une information publiée par le journal en ligne Africa Intelligence et abondamment relayée par certains médias, l’Etat Tchadien n’envisage aucunement de céder au Cameroun une partie de ses parts dans le pipeline qui relie ses champs de pétrole au port de Kribi. C’est du moins ce que laisse entendre le Directeur général de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT). Dans un communiqué signé par le dirigeant ce 03 mars 2021 et dont EcoMatin a pu obtenir une copie par une source interne à l’entreprise, le dirigeant apporte un démenti formel à cette information.
« La Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) …tient à apporter un démenti formel à ces informations sans fondement qui ne tendent qu’à ternir l’image de la République du Tchad. La SHT informe l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a jamais eu des échanges de rachat partiel des actifs tchadiens sur le pipeline d’Export Tchad-Cameroun avec la SNH » écrit Ibrahim Mahamat Djamous.
L’information, le Journal Africa Intelligence dit la tenir d’une correspondance adressée à la SHT par Galileo Negoce & Conseil, une structure tchadienne qui conseille la SHT dans le cadre de cette transaction qu’elle aurait engagé depuis 2018. Selon cette correspondance, la SNH serait prête à débourser 150 milliards de FCFA pour acquérir les parts de son voisin. Une information « sans fondement » dénonce la SHT, en sa qualité de gestionnaire des actifs de l’Etat tchadien dans l’oléoduc Tchad-Cameroun. Pour le Directeur général de cette entreprise, « aucun cabinet n’a été mandaté par le gouvernement de la République du Tchad pour engager des négociations d’un quelconque actif » peut-on lire.
Long de 1080 km dont 900 en territoire camerounais, l’oléoduc Tchad-Cameroun opérationnel depuis 2003 est conjointement exploité par Cameroon Oil Transportation Company (Cotco) et par Tchad Oil Transportation Company (Totco), filiales du pétrolier américain ExxonMobil.
Rappelons qu’en 2020, 44,72 millions de barils de pétrole brut ont été enlevés au terminal Komé-Kribi 1 contre 33,48 millions de barils pour la même période de l’année 2019, soit une augmentation de 3%. En termes de droit de transit du passage du brut Tchadien sur son territoire, le trésor public camerounais a engrangé 33,48 milliards de FCFA, versés par la Cameroon Oil Transportation company (Cocto). Une performance en hausse de 2% par rapport à 2019. Selon la SNH, « Cette hausse du droit de transit s’explique par l’augmentation de la production des nouveaux expéditeurs de pétrole brut depuis le Tchad ».
EcoMatin