(BFI) – Dans une interview parue ce mois dans le magazine d’informations du ministère de l’Agriculture, Samuel Donatien Nengue, l’administrateur du Fonds de développement des filières cacao et café (Fodecc) annonce la création d’un nouvel outil de subventions dénommé « Guichet producteurs ».
« Le Guichet producteurs délivre trois types de subventions. La subvention en intrants agricoles, c’est-à-dire en engrais, semences/plants et produits phytosanitaires (catégorie 1). Celle qui porte sur les équipements et machines agricoles (catégorie 2). Enfin, celle qui concerne les infrastructures de soutien à la production (catégorie 3) », explique-t-il.
Selon la même source, le Guichet est ouvert à tous les producteurs, sous la double réserve de l’aptitude à cofinancer l’investissement agricole et à s’arrimer à la technologie digitale. Ici, c’est le producteur qui déclenche le processus d’acquisition en mobilisant sa quote-part majoritaire de 60 à 70%. Le Fodecc libère par la suite pour chaque producteur le montant de la subvention à hauteur de 30 à 40%. Il n’y a pas d’appels d’offres, de marchés à passer, ni de stocks à constituer.
Plus précisément, explique l’administrateur, les subventions de catégorie 1 sont ouvertes à tous les producteurs de nationalité camerounaise, sans discrimination de genre, d’ethnie, de croyance ou de condition physique. Toutefois, le producteur doit avoir une plantation géolocalisable d’au moins deux hectares et remplir un formulaire d’identification au moyen d’une application smartphone ou PC. Il doit aussi avoir un compte approvisionné dans une banque ou un établissement de microfinance agréé.
Le compte bancaire doit être pourvu d’un montant supérieur ou égal à celui de l’e-bon ou l’e-voucher sollicité pour l’achat des intrants auprès d’un distributeur local. Le compte bancaire peut être approvisionné en espèces ou via un opérateur de monnaie mobile (Orange Money, Mobile Money, YUP, Express Union mobile). Enfin, le producteur ne doit pas être sous le coup d’une sanction ni avoir épuisé ses droits à une subvention.
Pour ce qui est des conditions de type 2 qui concernent les subventions des catégories 2 et 3, les conditions énoncées ci-dessus doivent systématiquement être remplies. En outre, le producteur doit remplir les conditions d’admissibilité au cofinancement, c’est-à-dire fournir les documents de fonctionnement de l’organisation de producteurs, constituer et tenir à jour année après année, les états financiers annuels et préparer un plan de développement sur 3 à 5 ans. Enfin, il doit préparer et présenter un plan d’affaires fiable. Pour ce type de subventions, deux commissions techniques au niveau de l’arrondissement, puis de la région se prononcent sur la qualité de la demande du producteur ou de l’organisation de producteurs, au vu de son plan d’affaires.
Le dessein de cette innovation, explique Samuel Donatien Nengue, est de favoriser l’accroissement quantitatif et qualitatif de la production des filières cacao et café. Car, l’objectif gouvernemental est d’augmenter la production nationale de cacao à 640 000 tonnes à l’horizon 2030, contre 257 151 tonnes au cours de la saison 2019-2020. Pour ce qui est du café, la production ciblée est 160 000 tonnes contre 22 000 tonnes actuellement.