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La zone de libre-échange, un défi pour les entreprises camerounaises

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(BFI) – La Zlecaf, la Zone de libre-échange continentale africaine, est opérationnelle au Cameroun depuis le 1er janvier comme dans 33 autres Etats parties. Cette zone vise à rassembler 1 milliard 300 millions de consommateurs dans un bloc économique sans droit de douanes pour les marchandises qui proviennent d’un autre pays africain membre. Le Cameroun est-il prêt ? Pas vraiment, pensent des experts pour qui le pays doit encore faire quelques ajustements.

D’après la stratégie nationale des exportations, le gouvernement camerounais s’est positionné sur trois marchés prioritaires avec le lancement des activités commerciales de la zone de libre-échange continentale Africaine (Zlecaf). Pour Zacharie Roger Mbarga, expert chercheur en intégration régionale, « le premier marché est celui du Nigéria et on sait que celui qui pénètre le Nigéria pénètre l’Afrique de l’Ouest et peut s’étendre en Afrique du Nord. Le deuxième marché est la RDC et partant de-là on peut s’étendre en Afrique de l’Est. L’Afrique Centrale et le reste des pays de la Cemac est le troisième marché qui peut s’étendre à la Cedeao avec l’Angola, le Rwanda, le Burundi, Sao Tomé et Principes ».

Mais le Cameroun a encore des ajustements à faire. Il y a par exemple l’urgence d’adopter une stratégie compétitive sur les marchés Africains ciblés par le pays. « Potentiellement, le Cameroun a un niveau de préparation satisfaisant. Stratégiquement, il faut préalablement connaitre quelles sont les habitudes de consommation. Ne pas miser sur des industries entières mais miser sur les industries spécialisées dans le cadre des chaines de valeurs régionales » indique Zacharie Roger Mbarga.

532 produits de 30 entreprises locales ont déjà un agrément et circule au sein de la communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). Toutefois, rappelle Ulrich Pola Kamdem, économiste, les normes commerciales de la zone de libre échange continentale Africaine sont encore plus concurrentielles. Pour l’économiste, il faut « permettre aux entreprises Camerounaises de s’arrimer aux standards internationaux. Ce qu’on peut regretter est que cela n’a pas été fait plutôt soit dix ans avant. Créer une entreprise et la mettre directement en concurrence avec les géants tel que Dangoté au Nigéria. Et en termes de standard, il faut se dire que ça pourra être considéré comme du suicide ».

Seuls les produits qui respectent les critères d’origine vont circuler librement sans payer les droits de douanes en Afrique. Ce qui représente un atout pour le Cameroun. D’ailleurs, le ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana (Photo), a rencontré les acteurs économiques à Douala le 14 janvier dernier et les a encouragés à produire localement.

L’économiste Ulrich Pola Kamdem indique cependant que les produits du Cameroun coûtent encore trop cher. « Au Nigéria, vous avez par exemple une TVA de l’ordre de 6% tandis qu’au Cameroun nous sommes à 19,25%. Cela fait que les produits du Nigéria pourront être préférés aux produits Camerounais ».

Certains produits ne sont pas concernés par la libéralisation soit 175 lignes tarifaires. Il est question de protéger les industries naissantes. Dans ce groupe, on retrouve des produits tel que la farine de froment, la farine de maïs, l’huile de palme brut, l’huile raffinée, les sucres ou encore les pâtes alimentaires.

Christian Trésor Adong Baliaba

Rédaction
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