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L’Etat du Cameroun attribue de nouveaux objectifs en termes de qualité de services à Eneo

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(BFI) – Le 3 novembre 2020, le directeur général de la filiale du Britannique Actis, Éric Mansuy, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, et le ministre des Finances (Minfi), Louis-Paul Motaze, ont signé un procès-verbal entérinant la finalisation et l’adoption de ces deux annexes qui complètent le contrat de concession de l’électricien.

On en sait un peu plus sur le contenu des annexes 2 et 3 de l’avenant numéro 3 à la convention de concession liant l’État du Cameroun à Eneo dans les domaines de la production, la distribution et la vente de l’électricité jusqu’en 2031.

Les documents récemment paraphés entre l’Etat du Cameroun et l’électricien Eneo définissent dix nouveaux indicateurs de performance que devrait atteindre Eneo Cameroon tout au long de la prochaine décennie. « Ces nouveaux indicateurs correspondent aux standards internationaux, notamment en ce qui concerne la qualité de services », commente l’électricien.

Accès à l’électricité

Le premier concerne l’accès à l’électricité. Afin d’emmener le concessionnaire à contribuer à l’augmentation du taux d’accès à l’électricité notamment en milieu rural, il est attendu de lui une contribution moyenne annuelle de 2%. Ce qui veut dire qu’au terme de la concession en 2031, Eneo devrait avoir électrifié 20% de la population n’ayant pas accès à l’électricité notamment en zone péri urbaine et rurale.

Le deuxième indicateur a trait au « Saidi » (System Average Interruption Duration Index) qui mesure la durée des interruptions que subissent les ménages sur une année. Le troisième indicateur est relatif au « Saifi » (System Average Interruption Frequency Index) qui mesure la fréquence des interruptions que subissent les ménages sur une année. Il sera désormais possible de suivre les performances de la filiale d’Actis suivant un nouveau découpage territorial.

Car, il a été constaté d’importantes disparités sur la continuité du service public de l’électricité. Ceci dans la mesure où lorsque l’on s’éloigne des grands centres urbains et que l’on se dirige vers les zones périurbaines et rurales, la fréquence et la durée d’interruption subies par les ménages et les opérateurs économiques augmentent.

Distribution et taux de disponibilité

Le quatrième indicateur de performance est relatif au rendement de distribution. En effet, apprend-on des sources proches du dossier, ces dernières années, le rendement de distribution de l’entreprise avait une moyenne de 70% soit des pertes de l’ordre de 30%. En d’autres termes, 30% de l’énergie qui est produite n’est pas facturée ce qui génère d’énormes pertes financières pour le secteur de l’électricité de l’ordre de 90 milliards FCFA/an. Ce qui participe à fragiliser davantage l’équilibre financier du secteur.

Au terme de la signature des annexes 2 et 3, il est attendu d’Eneo une évolution de rendement de distribution de 70,5% en fin 2020 à 77,5% à fin 2025. Et à la fin de la concession, on devrait se situer à 88%.

Le cinquième indicateur est le taux de disponibilité des centrales hydroélectriques et thermiques. Il s’agit ici pour l’État de s’assurer que les actifs de production (hydroélectrique et thermique) concédés à Eneo ont un haut niveau de performance en vue de produire à tout instant de l’énergie électrique.

Ici également, des disparités en termes de performance des équipements étaient observées. Certaines centrales thermiques isolées qui alimentent plusieurs villes et localités du territoire national, fonctionnent parfois 12h/jour plongeant ainsi plusieurs ménages dans l’obscurité du fait de rationnement d’énergie. C’est pour rompre avec cet état de choses que le rendement des centrales de production en zone isolée doit se rapprocher des centrales alimentant les grands centres urbains.

La sixième performance concerne le taux de disponibilité des combustibles dans les centrales isolées. Car, le gouvernement a constaté que certaines centrales restent parfois plusieurs jours sans autonomie en carburant ; ce qui génère également d’importants rationnements d’énergie électrique. Les annexes 2 et 3 sus-citées prévoient donc que chaque centrale devrait désormais disposer d’un minimum de 10 jours d’autonomie en combustibles.

Fiabilité du service

Le septième indicateur est le taux de fiabilité des lignes moyenne tension par départs de sources ou centrales. Et pour cause, pour acheminer l’énergie électrique vers la majorité de ses clients, Eneo dispose des lignes électriques dont la tension est de 15 kV ou de 30 kV. Les premières desservent principalement les zones urbaines, tandis que les secondes sont destinées aux zones périurbaines et rurales.

Seulement, il a été constaté que les lignes 30 kV à destination des zones périurbaines et rurales sont plus indisponibles que celles de 15 kV. La conséquence est que lesdites zones subissent plus d’interruptions que celles alimentées en 15 kV. Les causes de ces indisponibilités en 30 kV sont liées au manque d’entretien des corridors de ces lignes qui sont régulièrement envahies par la broussaille. Pour éviter toute discrimination entre zone urbaine et en zone rurale, il a été recommandé à Eneo d’avoir le même niveau de disponibilité des lignes moyenne tension.

Pour ce qui est du huitième indicateur, il concerne les délais de remplacement des postes moyenne tension (MT) et basse tension défectueux. Dans le cadre de la prise en compte de ces réclamations, l’État a fixé à Eneo un délai de remplacement des transformateurs de 12h en milieu urbain et 72 h en milieu rural.

Compteurs intelligents

Le neuvième indicateur est lié à l’échantillon de clients basse tension (BT) à définir par période d’investissements, pour le suivi de la qualité de service à travers la pose de compteurs intelligents. Il s’agit ici d’une obligation qui conduira Eneo à installer des compteurs intelligents sur une partie des compteurs des clients basse tension.

Enfin, le dixième indicateur est relatif à l’échantillon de postes MT/BT à définir par période d’investissements pour le suivi de la qualité de service à travers la pose de compteurs intelligents. Cet indicateur consiste à suivre un échantillon représentatif des transformateurs MT/BT. Car, plusieurs villes et localités se voient parfois privées d’électricité du fait de la panne d’un transformateur. Et dans d’autres cas, les transformateurs MT/BT sont parfois surchargés et induisent des chutes de tension très importantes pour les ménages et opérateurs économiques.

Pour rappel, l’État du Cameroun a décidé en juillet 2001 d’accorder une concession de vingt ans (juillet 2001-juillet 2021) à la société Aes-Sonel devenue Eneo en 2014. Et par la suite, en novembre 2018, cette durée a été prorogée de dix ans à travers la signature d’un avenant numéro 3 à la concession.

Bouba Yankréo

Rédaction
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