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Le Cameroun court – il un risque d’insolvabilité ?

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(BFI) – Des analystes de politiques économiques estiment que le risque très élevé de surendettement extérieur pourrait conduire le pays dans une situation de non solvabilité.

Dans son rapport sur le budget 2020 du Cameroun publié le 9 novembre dernier, le think-thank Nkafu Policy Institute de la Fondation Denis et Lenora Foretia, soutient que la dette du Cameroun reste viable, mais alerte sur le risque du surendettement extérieur. De ce fait, explique le rapport, « la politique budgétaire, dont l’objectif est d’assurer la pleine croissance économique, ne peut véritablement pas permettre d’atteindre les objectifs voulus », malgré les choix budgétaires du gouvernement qui visent à réduire les chocs économiques liés à la pandémie du Coronavirus.

Sur un autre plan, les chercheurs de Nkafu Policy Institute estiment que les efforts fournis par le Cameroun en matière budgétaire, à travers la loi de finance rectificative 2020, sont très insuffisants pour développer un secteur manufacturier sain, compétitif et diversifié, capable d’inverser la structure du commerce extérieur. Comme le rappelle le think thank, « ces efforts restent aussi insuffisants tant pour accroître la productivité de l’économie que pour promouvoir durablement le made in Cameroun et ouvrir le pays à la concurrence ». Pour ce qui est de viabilité et de la résilience de l’Etat du Cameroun face aux chocs extérieurs, à l’instar de la pandémie du Covid-19, il est apparu que les efforts du Cameroun ont, une fois de plus, été insuffisants.

Cela se justifie par le fait que « plusieurs lignes budgétaires qui pouvaient être réajustées pour que l’Etat puisse largement financer ses projets, ne l’ont pas été », a soutenu Dr. Louis-Marie Kakdeu, un des chercheurs ayant participé à l’élaboration du rapport. Ce dernier regrette d’ailleurs que le gouvernement accorde seulement 0,63% de budget pour la créativité, à l’innovation et la compétitivité.

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Pour sa part, Dr. Jean Cedric Kouam, également chercheur à la Fondation Denis et Lenora Foretia, le Cameroun a fait preuve d’une certaine résilience face à certaines crises. Mais, soutient-il, « cette résilience devrait davantage être renforcée si les ministres en charge de l’Economie et des Finances intégraient également comme priorités du gouvernement, le remboursement du service de la dette ».

Et selon le Fonds monétaire international, la dette publique du Cameroun devrait atteindre 42,15% du PIB d’ici la fin de l’année 2020. Toute chose qui inquiète davantage les experts en cette période où le gouvernement est en pleine élaboration du projet de loi de finance 2021.

« En regardant la dette qui augmente de manière conséquente et les recettes d’exploitation qui diminuent, on se rend compte que d’ici l’année prochaine, le pays pourrait se retrouver dans une situation de non solvabilité », conclut Jean Cedric Kouam.

Préoccupés par la hausse de la vulnérabilité économique dans un contexte de progression de l’endettement de l’Etat, Nkafu Policy Institute recommande aux décideurs publiques de : réduire le train de vie de l’Etat en termes de dépenses de fonctionnement ; améliorer le niveau des dépenses en capital ou d’investissement ; formuler explicitement un objectif de compétitivité dans les sous-secteurs stratégiques…

Rédaction
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