(BFI) – Aidée par un cadre règlementaire contraignant, la place boursière de la CEMAC espère engranger près de deux milliards de Fcfa grâce à un plan d’actions adossé sur une hypothèse de six sociétés cotées.
Après la naissance en juillet dernier de la nouvelle Bourse de valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) basée à Douala, le frémissement reste attendu sur ce marché. Pour ce qui est de dynamiser cette place boursière en y entraînant le maximum d’entreprises possibles pour étoffer l’effectif actuel (quatre sociétés cotés), il faudra attendre sensiblement deux ans pour juger de l’efficacité de la stratégie mise sur pied. Celle-ci repose sur le règlement CEMAC relatif à l’introduction en bourse des participations des Etats et de leurs démembrements, adopté le 2 octobre 2019 par le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale.
En effet, l’article 8 de l’Acte additionnel du 19 février 2019 fixe un délai de 24 mois, soit deux ans (à compter de sa date de signature) aux Etats membres, initiateurs de cette réforme pour prêcher par l’exemple. Concrètement, sur la base des délais arrêtés, d’ici le 19 février 2021, tous les Etats membres de la CEMAC devraient avoir cédé en bourse, une partie ou la totalité des parts qu’ils détiennent dans le capital des entreprises publiques, parapubliques, ou celles issues de partenariats public-privé, notamment dans le cadre de privatisations.
Parallèlement, il est attendu des Etats, qu’ils adoptent des cadres législatifs obligeant toutes les entreprises gérant ou conservant l’épargne publique (banques, compagnies d’assurances, etc.) à se faire coter à la BVMAC ou à ouvrir leur capital en bourse. Même exigence pour les entreprises multinationales et leurs filiales implantées dans les différents pays de la sous-région.
A côté de cela, des mesures incitatives pour assurer le recours des entreprises des secteurs économiques stratégiques aux marchés financiers devront aussi être adoptées. Une recomposition du capital de la BVMAC interviendra l’année prochaine, après que chacun des six pays a acquis 5% des actions, de manière à porter à 30% leur participation globale à l’actionnariat de cette société anonyme avec conseil d’administration au capital social de 6 842 900 000 Fcfa. C’est sur la base de ces acquis déjà actés par les textes règlementaires que le plan d’actions de la BVMAC pour l’année en cours a été établi. Il prévoit des revenus de 1 856 320 000 Fcfa cette année pour la bourse.
Pour Jean Claude Ngbwa, directeur général, en allant sur l’hypothèse de six sociétés cotées à raison d’une par pays, la capitalisation boursière minimum de la BVMAC devrait atteindre 100 millions de Fcfa sur le compartiment actions et un milliard de Fcfa minimum sur le compartiment obligations, à raison là aussi, d’une obligation par Etat membre.
L’accompagnement financier attendu de la Banque africaine de développement (BAD) permettra entre autres à la BVMAC d’élaborer son business-plan, de recruter un cabinet qui identifiera et évaluera les sociétés susceptibles d’être introduites en bourse et mettre en place l’école de la bourse.
André Noir