(BFI) – Au Cameroun, au fil des ans, le réservoir du barrage de Lagdo s’est ensablé, réduisant parfois les capacités de production de l’ouvrage de 72 MW à 30 MW. Les travaux de réhabilitation, estimés à 100 milliards FCFA, seront attribués à l’une des 4 entreprises en lice : Voith (Allemagne), General Electric (USA), Sinohydro (Chine) ou CWE (Chine).
Jusqu’ici seule candidate déclarée pour le contrat de réhabilitation du barrage de Lagdo, dans la région du Nord du Cameroun, la société allemande Voith doit désormais faire face à la concurrence.
En effet, son offre (apporter les financements, réaliser les travaux et étendre les capacités de production du barrage de 72 à 80 MW) faite à l’État du Cameroun en février 2018, doit désormais challenger trois autres propositions adressées au gouvernement.
Dans un diagnostic détaillé de l’état du barrage de Lagdo, réalisé par Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise publique de patrimoine du secteur de l’électricité révèle que l’Américain General Electric et les Chinois Sinohydro et CWE (qui a construit ce barrage) sont également dans les starting-blocks, pour la réhabilitation de l’unique infrastructure de production d’énergie dans la partie septentrionale du Cameroun.
Pour rappel, à cause du vieillissement et de l’ensablement progressif de son réservoir, les capacités de production du barrage de Lagdo sont souvent réduites de moitié. Ainsi, il n’est pas rare que cette infrastructure ne produise que 30 MW sur les 72 MW de capacités installées. D’où le projet de sa réhabilitation, dont le coût est estimé à 100 milliards de FCFA par le ministère de l’Eau et de l’Énergie.
Le barrage de Lagdo a été construit entre 1977 et 1982 par les Camerounais avec une contribution d’ingénieurs et d’ouvriers chinois de la China International Water & Electric Corp.
Le barrage est situé à 50 km au sud de la ville de Garoua sur la Bénoué. Sa construction avait pour but de fournir de l’électricité à la partie nord du pays, ainsi que de permettre l’irrigation de 15 000 hectares de cultures en aval. Le barrage a 308 m de longueur, 40 m de hauteur, et 9 m d’épaisseur.
Rémy Ngassana