(BFI) – Le Gabon détient des réserves prouvées de gaz naturel d’environ 29 milliards de mètres cubes, essentiellement sous forme de gaz associé. Mais n’en fait actuellement qu’un usage limité. Etant donné que plus de 90% de sa production est réinjectée dans le sous-sol, ou brûlée, faute de débouchés économiques. Au cours du sommet sur le pétrole, le gaz et la transition énergétique qui se tient du 20 au 22 octobre à Libreville, le Gabon veut trouver des solutions pour davantage valoriser cette ressource. Dans cet entretien, Yann Livulibutt Yangari, chef de la task force stratégie gazière du plan d’accélération de la transformation (PAT), parle du gaz torché dont la valorisation va permettre au Gabon de tirer un meilleur profit de son gaz.
Quels sont les derniers développements en matière de transition énergétique au Gabon ?
Au Gabon, l’un des objectifs pour la transition énergétique est de valoriser les gaz de torche et de parvenir à utiliser une ressource destinée à être complètement brulée. Il faut savoir que lorsqu’on produit du pétrole, à l’intérieur du pétrole, il y a du gaz et de l’eau. L’eau aujourd’hui est traitée et remise à la nature tandis que le gaz est brûlé. Nous voulons arriver à optimiser l’utilisation du gaz naturel au Gabon, afin de pouvoir produire de l’électricité avec ce gaz torché et aussi pouvoir transporter les Gabonais avec ce gaz-là. En fait, cette transition va nous permettre de transformer notre manière d’opérer les champs pétroliers et de capter sur les champs pétroliers le gaz butane, afin de pouvoir en produire en quantité et ne plus avoir à l’importer parce qu’aujourd’hui 80% du gaz butane est importé. Ce qui va nous permettre de réduire le coût du gaz butane en République gabonaise.
Quelle est la quantité du gaz torché en ce moment au Gabon ?
Au Gabon, nous torchons environ 35 milliards de pieds cubes de gaz. Donc, ça représente à peu près en quantité énergétique, 200 mégawatts d’électricité. C’est-à-dire que nous brûlons assez de gaz pour pouvoir générer toute l’électricité additionnelle nécessaire au Gabon.
Concrètement, qu’est-ce qui est prévu pour valoriser ce gaz torché ?
Quand le pétrole est produit, le gaz sort en même temps. Seulement, ce gaz est souvent jeté, brûlé. L’idée aujourd’hui c’est d’utiliser ce gaz pour faire la cuisine ou produire de l’électricité au lieu de le jeter à la poubelle. A Port-Gentil, par exemple, il faut savoir que 100% de l’électricité qui alimente la ville est produite à base du gaz des champs pétroliers qui était destiné au torchage par le passé. Donc, c’était du gaz qui était jeté par le passé, du gaz complètement brûlé. Pérenco a réussi à investir sur les compresseurs et sur les infrastructures, afin de pouvoir capter et transporter ce gaz à Port-Gentil. Une fois à Port-Gentil, on l’utilise pour créer de l’énergie, au lieu de jeter ce gaz.
Qu’en est-il de Libreville?
L’idée pour Libreville est que d’ici 2023, on parvienne à faire la même chose qu’à Port-Gentil et que 60% de l’électricité nécessaire à Libreville provienne du gaz de torche.
In Le Nouveau Gabon