(BFI) – Le directeur général de la Société immobilière du Cameroun (SIC), Ahmadou Sardaouna, a procédé le 24 juin 2022 à Ekoko II, non loin de la ville de Mfou dans la région du Centre, à la réception officielle des premiers matériaux et autres équipements devant permettre la réalisation du projet de construction de 10 000 logements au Cameroun par la société italienne Pizarotti.
Il s’agit là de l’une des toutes premières actions concrètes de ce gigantesque projet immobilier, dont deux prêts d’un montant total d’un peu plus de 115 milliards de FCFA ont été signés le 1er mars 2017 (il y a donc plus de 5 ans, NDLR) entre l’État du Cameroun et la banque italienne Itensa Sanpaolo, qui a également partiellement financé la construction du stade d’Olembe. Selon les documents de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique, 45,4 milliards de ce financement ont été décaissés au moins depuis 2020.
Depuis cette date, le Cameroun paye d’ailleurs les intérêts sur cette dette. Il faut dire que le premier prêt, d’un montant de 14,1 milliards de FCFA, est déjà entièrement consommé. Il a été conclu pour un taux d’intérêt de 4,9%, une période de grâce de 3 ans et une maturité de 7 ans. Et second crédit, d’un montant de 101 milliards de FCFA, affiche un taux de décaissement de 31%. Il a été conclu pour taux d’intérêt de 1,7 %, une période de grâce de 3 ans et une maturité de 21 ans. Le financement est donc à exclure des raisons du retard accusé dans la réalisation de ce projet, en gestation depuis le début des années 2010.
Dans la phase I de ce projet, qui semble enfin être sur les rails, la SIC et la firme italienne Pizarotti annoncent la construction de 1 224 logements, dont 224 logements sociaux. Il est également prévu de construire des équipements collectifs de base et d’aménager des voiries et réseaux divers. Cette phase du projet sera implémentée sur une superficie de 16 hectares.
Production industrielle
Mais, pour l’heure, souligne la SIC, il est question de procéder à « l’acquisition d’un stock important de matériels, machines et équipements dédiés à la mise en place et au fonctionnement de la base industrielle pour la production des logements ». Cette base industrielle, qui, selon la SIC, va permettre de booster l’activité socioéconomique et industrielle par la création d’une chaîne de valeurs impulsée par l’installation de PME et PMI, s’étendra sur 59 hectares. La SIC assure également que la capacité de production de la base industrielle annuelle d’au moins 1 000 logements et sera exploitée sur une période de 40 à 50 ans.
Dans le cadre de la 2e phase du projet, prévue pour s’achever au cours de l’année 2026, il est question de construire 9 000 logements à Zouatoupsi et Nkolntsam, dans l’arrondissement de Mbankomo, toujours dans la région du Centre. Le projet SIC-Pizarotti devrait permettre de booster l’offre de logements publics dans le pays.
Pour rappel, créée en 1952 pour promouvoir l’habitat social, la SIC n’a pu construire qu’à peine environ 11 000 logements (le déficit en logement au Cameroun est estimé à environ 2,5 millions d’unités, NDLR) de nos jours, dont seulement la moitié demeure dans son parc immobilier, tandis que l’autre moitié a été vendue aux particuliers, selon la formule location-vente
Selon les dernières informations officielles, cette société d’État dispose actuellement d’un parc locatif de 5 329 logements, contre 5 355 en 2018. Dans ce parc, 4 598 logements sont loués à des privées, 257 sont utilisés par le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, 427 utilisés par le ministère de la Défense, 28 sont à usage de la SIC et 15 sont sinistrés.